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Baudelaire
LA BEAUTE - L’HYMNE A LA BEAUTE
Les Fleurs du Mal
La Beauté
Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s’est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Éternel et muet ainsi que la matière.
Je trône dans l’azur comme un sphinx incompris ;
J’unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.
Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j’ai l’air d’emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d’austères études ;
Car j’ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal
Spleen et Idéal, XVII
Étude du texte
On ne peut véritablement expliquer ce poème qu’en choisissant entre l’une des grandes orientations qui divisent la critique. On peut cependant essayer d’en donner une lecture qui limite l’analyse aux éléments sur lesquels tout le monde peut être d’accord.
1. L’éternité de la Beauté
2. La majesté immobile et indifférente de la Beauté
3. La tache proposée au poète
4. Le Beau comme quintessence
Conclusion
Notes
Documents
Variante
Jugements, sources et rapprochements
La critique est très divisée sur ce poème, au point que les commentateurs lui donnent une signification radicalement différente d’un critique à l’autre quant à sa place dans l’esthétique baudelairienne.
On peut distinguer :
— l’interprétation parnassienne ou quasi parnassienne
— l’interprétation par le refus de la passion en matière esthétique
— La Beauté comme démon intérieur. Féminité démoniaque.
Hymne à la beauté
Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abîme,
Ô Beauté ! ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l’on peut pour cela te comparer au vin.
Tu contiens dans ton œil le couchant et l’aurore ;
Tu répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l’enfant courageux.
Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.
Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;
De tes bijoux l’Horreur n’est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.
L’éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L’amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l’air d’un moribond caressant son tombeau.
Que tu viennes du ciel ou de l’enfer, qu’importe,
Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton œil, ton souris, ton pied, m’ouvrent la porte
D’un Infini que j’aime et n’ai jamais connu ?
De Satan ou de Dieu, qu’importe ? Ange ou Sirène,
Qu’importe, si tu rends, — fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! —
L’univers moins hideux et les instants moins lourds ?
Spleen et Idéal, CVI
Hymne à la Beauté
Poème qu’il convient d’expliquer en liaison avec le précédent en tenant compte du fait que, pour certains commentateurs, il y a opposition entre les deux textes, tandis que, pour d’autres, ils sont complémentaires. Toutefois ce n’est pas sur l’interprétation de l’Hymne à la Beauté que portent les divergences principales, mais plutôt sur celle du texte précédent.
1. La Beauté est du côté de l’infini
2. La Beauté est monstrueuse
3. La Beauté est amorale
4. La Beauté est une drogue
5. La Beauté est une alchimie de l’esprit
Notes
Documents
Jugements
Dossier de 22 pages :
A. explication des deux poèmes
B. Les interprétations de différents critiques et commentateurs :
• Jean Prévost, Baudelaire, essai sur l’inspiration et la création poétiques, Mercure de France, 1953.
• J. Royère, Poèmes d’amour de Baudelaire
• J.-D. Hubert, L’esthétique des Fleurs du Mal, essai sur l’ambiguïté poétique, Genève, Cailler, 1953.
• R. Galand, Baudelaire, poétique et poésie, Nizet, 1969.
• H. Peyre Connaissance de Baudelaire Corti, 1951
• Antoine Adam, édition des Fleurs du Mal, avec introduction, relevé des variantes et notes, Garnier, 1961.
• R. B. Chérix, Commentaire des Fleurs du Mal, essai d’une critique intégrale, avec introduction, concordances, références, commentaires, notes, index, Droz-Minard, 2e édition, 1962.
• M. Ruff L’esprit du mal et l’esthétique baudelairienne, Colin 1955
• Borgal Baudelaire éd. universitaires, 1961
• P. Emmanuel Baudelaire Desclée de Brouwer, 1967
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