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Interprétations de l’œuvre de Sade


"Ce n’est pas ma façon de penser qui a fait mon malheur, c’est celle des autres"




Longtemps pourchassée par la censure, l’œuvre de Sade a vécu dans la clandestinité pendant plus d’un siècle et demi après sa mort en 1814, en exerçant une importante influence souterraine. Flaubert est un de ses grand lecteurs, comme Baudelaire, ou Apollinaire, qui publie en 1909 une anthologie de textes de Sade, saluant « l’esprit le plus libre qui ait jamais existé ».

Thèses surréalistes : le “libérateur de l’amour”
Les surréalistes admirent Sade et contribuent à le réhabiliter, à commencer par André Breton, suivi notamment par Desnos, Eluard, et Man Ray, qui compose le célèbre portrait imaginaire du marquis.

Sade est le grand négateur, l’éternel rebelle ; il plaide pour une révolution des corps souverains et ses héros libertins sont ses porte-parole


Des francs-tireurs:

Annie Lebrun défend l’idée que Sade n’est pas un philosophe.

Michel Onfray, qui règle son compte à Sade dans un cours de son Université populaire de Caen en avril 2006 (bourré d’erreurs et d’a priori : Onfray confond Sade et Gilles de Rais). Onfray, à son habitude, écrit sur des auteurs qu’il n’a pas lus.


La critique universitaire actuelle (qui me guide en grande partie dans ce dossier) a tendance à faire de Sade un philosophe. Cette démarche prend sa source au colloque d’Aix de 1966, ainsi que dans les recherches du Professeur Jean-Marie Goulemot. Elle culmine en 1990, quand Michel Delon (et les nombreux thésards « sadistes » qu’il a formés) publie Sade dans la collection de la Pléiade.

L’Université a fait de Sade un auteur libertin philosophe parmi tous ceux des Lumières, et elle le replace dans le contexte des utopies, ce qui est une belle manière de le déminer…