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La communication 1: l’émetteur et le récepteur


Observons

Dans le ventre du monstre

— Au secours! Au secours! Ô, pauvre de moi! N’y a-t-il ici personne pour venir me sauver?
— Qui veux-tu qui te sauve, malheureux
?… dit dans l’obscurité une vilaine voix fêlée de guitare désaccordée.
— Qui parle ainsi
? demanda Pinocchio, glacé d’épouvante.
— C’est moi
! Un pauvre Thon avalé par le Requin en même temps que toi, quel poisson es-tu?
— Moi, je n’ai rien à voir avec les poissons. Je suis un pantin.
— Et alors, si tu n’es pas un poisson, pourquoi t’es-tu fait avaler par le monstre
?
— Ce n’est pas moi qui me suis fait avaler
: c’est lui qui m’a avalé! Et maintenant, que pouvons-nous faire, dans cette obscurité?
— Nous résigner et attendre que le Requin nous ait tous les deux digérés
!…
— Mais je ne veux pas être digéré
! hurla Pinocchio en se remettant à pleurer.

Carlo COLLODI, Les Aventures de Pinocchio, © Le Livre de Poche, 1983.


Réfléchissons

1. Qui parle à qui dans le dialogue
?

2. Relevez tous les mots par lesquels le Thon se désigne lui-même dans le dialogue.

3. Relevez maintenant tous les mots employés par Pinocchio pour se désigner lui-même dans le dialogue. Que constatez-vous
?

4. Par quels mots chacun des deux personnages désigne-t-il son interlocuteur
?

5. Quels mots renvoient, dans le dialogue, à la situation de communication (lieu et moment)
?


Leçon

1. Dans un message oral ou écrit, quelqu’un s’adresse à quelqu’un d’autre à un moment donné, dans un lieu précisé ou non, pour communiquer une information.

L’ensemble de ces caractéristiques constitue la situation de communication.

2. Les éléments de la communication

— L’émetteur est la personne qui parle ou qui écrit à une ou plusieurs personnes.

— Le récepteur ou le destinataire est la personne à qui l’on parle ou à qui l’on écrit.

Dans un échange oral, ces deux personnes sont des interlocuteurs.
— Le message est l’information transmise de l’un à l’autre.

3. Il existe deux sortes de communications
:

• la communication orale, immédiate, où l’émission et la réception du message sont simultanées.

— Les interlocuteurs peuvent être en présence l’un de l’autre
: dans ce cas, le ton de la voix, le regard, l’expression du visage, les gestes participent à cette communication.

— Ils peuvent aussi communiquer à distance par le téléphone, la radio, la télévision…

• la communication écrite, différée, où il y a un délai entre l’émission et la réception du message.

Le récepteur n’est pas supposé connaître à quel moment et en quel lieu le message est émis
: ce moment et le lieu doivent donc être précisés dans le texte lui-même.
Tours, le 30 mai 2015, Cher David, je t’écris de ma terrasse, au soleil…

4. Les mots qui renvoient à la situation de communication

*les mots qui désignent l’émetteur et le récepteur
:
— Les mots qui désignent l’émetteur
: je, j’, me, moi, mon, ma
— Les mots qui désignent le récepteur
: tu, te, t’, toi, ton, ta, tes, vous, votre, vos.
— Les mots qui désignent l’émetteur et le récepteur
: nous, notre, nos.

*le temps des verbes
: le présent a pour référence le moment où l’émetteur parle.
N’y a-t-il ici personne pour venir me sauver?

*les mots qui désignent le lieu et le moment de la communication
:

Pour exprimer un lieu défini par rapport à la situation de communication, on oppose
ici et là-bas.

Pour exprimer un moment du temps défini par rapport au moment de la communication, on utilise les expressions
en ce moment, aujourd’hui, maintenant, demain, hier, après demain, avant-hier, dans huit jours, il y a huit jours, le mois prochain, le mois dernier…


Retenons:

Tout message, oral ou écrit, renvoie à une situation de communication.
Pour analyser la communication nous devons nous demander
— qui produit le message
?
— à qui est-il adressé
?
— de qui ou de quoi parle-t-il
?
— où et quand a-t-il été produit
?


Approfondissons: pour l’écriture

Le degré d’intimité entre l’émetteur et le récepteur peut influencer ou non la forme de la communication. Ainsi les pronoms, les déterminants, le temps des verbes varient selon les relations qui unissent les interlocuteurs et selon les circonstances de la communication.

En s’adressant au récepteur, l’émetteur peut établir le contact en utilisant
— soit une formule familière
: tu, ton, tes, si le récepteur est quelqu’un de proche par le lien de parenté, l’âge…
— soit une formule soutenue
: vous, votre, vos, si le récepteur est inconnu, plus âgé, ou si sa position sociale est différente.


Leçon publiée dans
Grammaire et expression 5e Nathan