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Les figures de style


1. Les procédés expressionnistes

A. L’exagération

L’hyperbole consiste à exagérer, à dire plus que ce que l’on pense
Ex. : On en bave — Cette robe est horrible.


B. Les figures de la répétition

La répétition très simple : reprendre textuellement
Ex. : Europe 1, Europe 1 ! ; la première publicité de la télévision française en 1968 : Régilait ! Régilait !
Je l’ai vu, de mes yeux vu, ce que l’on appelle vu
(Molière).

L’allitération : répétition de sons (effets comiques ou autres)
Ex. : Un comte toqué qui comptait en tiquant tout un tas de tickets de quai (Bobby Lapointe).
Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige (Baudelaire).

Le pléonasme ajoute des précisions superflues
Ex. : Descendre en bas, monter en haut, rentrer dedans. / Vilain pas beau / moche de chez moche.


C. Les figures de la redondance

La redondance renforce des expressions en les répétant sous une autre forme :
Ex. : Des vertes et des pas mûres./Sûre et certaine.

La prosopopée prête la parole aux absents, aux morts ou aux choses :
Ex. : « Je suis la Fortune et je suis aveugle »

La gradation : énumération par ordre d’importance croissante ou décroissante :
Ex. : Un village, une ville, une capitale.
Un lion, un chien, un rat

La paronomase fausse répétition dans un slogan :
Ex. : On ne bluffe pas sur le buffle


D. Les figures d’opposition

L’antithèse : opposition de deux idées, de deux physiques (Laurel et Hardy), de deux mots ou de deux idées, d’une situation et d’une action (un gros monsieur effrayé d’une souris)
Ex.: Ton bras est invaincu mais non pas invincible (Corneille)/Être ou ne pas être (Shakespeare)
La vie est trop courte pour s’habiller triste. / Même mouillés, ils sont secs (Pampers)

Le chiasme : une expression AB reprise en B’A’(vocabulaire et surtout les sons)
Ex.: Quelques grammes de douceur dans un monde de brutes
Valse mélancolique et langoureux vertige
(Baudelaire)

L’attelage ou zeugma
rapproche de façon insolite deux compléments incompatibles :
Ex.: « Alors il prit du ventre et beaucoup de pays » (Prévert, à propos de Napoléon 1e)
Elle achète une pizza au jambon et au centre commercial (Renaud, La Pépète)



2. Les procédés impressionnistes

Procédés moins voyants, plus subtils que les précédents.

A. Les figures d’atténuation

La litote : dire moins pour faire comprendre plus
mettre une distance entre ce que l’on dit et ce que l’on pense :
Ex.: « C’est pas mal » pour « c’est franchement bien » (un peu snob, la litote !)
Élève limité (franchement nul)

L’euphémisme : atténue un aspect désagréable des choses (tendance du “politicaly correct”)
Ex.: Mort des suites d’une longue maladie (cancer) ; demandeur d’emploi ; sans domicile fixe; personne à verticalité contrariée...

La prétérition : renforce ce que l’on va dire en annonçant d’abord qu’on ne le dira pas
Ex.: Je ne dirais pas que. / N’insistons pas sur le fait que…
Ne dites pas à ma mère que je suis dans la publicité, elle me croit pianiste dans un bordel
(titre d’un livre de Jacques Séguéla)

L’ellipse : supprime un mot ou un verbe encombrant, inutile pour le sens et la grammaire :
Ex.: Le Tour de France passera par Tours et Pau /Si on allait s’en jeter un ?

La périphrase évite la répétition et précise une caractéristique de l’objet dont on parle :
« 
apprivoiser une mâchoire cariée de bémols » (Saint-Pol Roux) = jouer d’un mauvais piano.


B. Les figures du double sens

Elles ne jouent pas, comme les précédentes, sur l’intensité de l’expression, mais elles introduisent un doute dans l’esprit du récepteur.
Elles reposent toutes sur un double sens.

Le calembour : jeu de mots, de sonorités, de double sens
Tu te vois dans cette glace ? Non, j’aurais peur de prendre froid.

Le paradoxe : présente ce qu’on pense sous une forme exactement contraire
Défense de fumer, même un Montecristo (cigare réputé).

L’antiphrase : c’est une figure favorite de l’ironie.
Elle exprime exactement le contraire de ce que l’on veut dire
Ex.: Tu as joliment réussi ton coup ! (devant une catastrophe)


3. Les procédés symbolistes

Expressionnisme et impressionnisme ne suffisent pas à rendre compte des procédés d’expression. Certains d’entre eux ne cherchent pas à souligner ou à atténuer l’expression. mais à créer et à utiliser les rapprochements

La figure de base est ici
la comparaison.

Ces procédés s`adressent plus à la sensibilité du lecteur qu’à son intelligence.

Les comparaisons explicites :
l’objet comparé , l’objet comparant et le point de comparaison sont précisés 
Ex.: Il boit comme un trou (boit)

Les comparaisons implicites :

La synecdoque : (connexion) désigne une partie pour le tout
Ex.: Je cherche un toit. /C’est moi qui prends le volant.

La métonymie (correspondance) fait aussi un glissement de sens, mais de façon plus variée et plus complexe. Elle permet de raccourcir sa pensée en désignant
— l’effet par la cause :
Avez-vous une montre ? (l’heure)
— la cause par l’effet :
Avez-vous du feu ? (un briquet ou des allumettes)
— un objet par son lieu d’origine :
du camembert, du cognac
— un objet par son fabricant : un frigidaire, une Renault (cela s’appelle une antonomase)

La métaphore (ressemblance) effectue des rapprochements imagés. Elle est centrée sur l’homme, sur les sociétés et classes dominantes d’une époque donnée. Les gens qui sont sensibles aux ressemblances parlent beaucoup par métaphore. Un professeur qui veut expliquer une idée par une image fait une métaphore ; les dessins humoristiques reposent sur des métaphores.
Toutes les injures sont des métaphores :
Ex.: C’est un thon, un cageot, un boudin…Vieille chouette, vieux tromblon…
Le langage populaire, qui fait beaucoup de rapprochements imagés, est abondant en métaphores :
Ex.: Je me suis fait arrêter par les poulets.

L’allégorie
prendre un symbole pour personnaliser une idée
Ex.: La Marianne sur les timbres, sur les pièces de monnaie, pour symboliser la République

La Mort symbolisée par un squelette avec une faux.

voir ici : tableau des tropes