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Voltaire, Candide


Notes critiques

Texte intégral du conte philosophique ici

C’est toujours en tremblant que je pose mes petites mains sur un tel monument…
Quelques idées, comme ça, non rédigées.


Le contexte historico-biographique

Le tremblement de terre de Lisbonne (qui a détruit d’autres villes, de Bordeaux à Agadir et a été ressenti jusqu’à Milan) - les guerres de succession d’Autriche, la Guerre de Sept ans – la violence militaire imbibe
Candide – et également l’installation de Voltaire à Ferney, au calme, après une vie de longues errances et d’embûches.


Le récit de formation ou d’apprentissage (cf Le Sage, Prévost, Marivaux…)

C’est un schéma récurrent chez Voltaire
: un novice (ingénuité, confiance, pureté) plongé dans un monde de tromperies et de violences, dévoré par les femmes (l’Ingénu, Zadig…); sans doute un double fantasmatique de l’auteur, qui avait tellement horreur de parler de lui…


Une structure de récit apparemment chaotique

Mais ordonnée si l’on prend pour pivot l’épisode de l’Eldorado (ch 17 et 18)
: avant, Candide est contraint à une série de fuites; après, quête d’un asile, déplacements volontaires et orientés. À la passivité des premiers déplacements succède une activité, une tension vers un but dont la recherche de Cunégonde n’est que la face la plus superficielle.


L’itinéraire géographique: du château à l’Eldorado, puis à la métairie

Quelle signification
? Du “paradis terrestre” avant la Chute, vers l’utopie vaine, puis vers le jardin, pas l’Éden, mais un endroit où l’on connaît la vertu du travail; endroit clos où l’on vit en autarcie, à l’abri, où l’on sait que le bonheur, c’est du malheur qui se repose…


Les personnages: personnages ou silhouettes?

Aucune vraisemblance, aucune “épaisseur psychologique”, désintérêt pour l’effet de réel. Caractérisation par âge (la vieille), statut social (le baron), rôle… Approfondir ultérieurement à propos de Pangloss et Martin porte-parole…


Le conte philosophique

Remise en cause de l’illusion réaliste (minceur des personnages, intrusions du narrateur, distanciation revendiquée)
L’inscription d’une philosophie (personnage porte-parole, personnage révélateur (naïf, étranger…)
Intertextualité et parodie d’autres genres (roman d’apprentissage, roman libertin, roman d’aventures, bien sûr)
Charge contre Leibniz (toute la philosophie leibnizienne devient un slogan ressassé) et disqualification de la métaphysique
; défense de l’empirisme (seul le raisonnement fondé sur l’expérience immédiate peut aboutir à la vérité)
Avec toujours la même structure des épisodes
:
Affirmation “tout est bien” ---> cruel démenti, ironique ---> commentaires de Candide

Le “style philosophique”

Dérision systématique, ellipses, litotes constantes (toutes les formes de la “soustraction”) et ces éblouissantes avalanches de causales, complètement dynamitées
; jamais d’éloquence, jamais d’outrance sentimentale.


Et bien sûr les thèmes que vous trouverez partout dans les manuels, avec le réseau internet
:
Guerre et optimisme/fanatisme et vertu/le monde est-il soumis au mal
?, etc, etc